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Journalisme à #Madagascar : pourquoi continuer à « former » ?

Je quitte #Antananarivo ce samedi après-midi.

J’ai partagé, donné ce que j’ai pu à vingt journalistes : deux de Tana, 18 des régions. La formation terminée, elles/ils regagneront leur localité, leurs quartiers, leur maisons. Elles/Ils rentrent à un moment sensible pour #Madagascar : l’élection présidentielle arrive et des tensions naissent, s’installent.
Je ne me fais pas d’illusion. Peu arriveront à appliquer ce qu’ils ont appris. Et ce n’est pas parce qu’ils n’en sont pas capables, loin de là ! Ce sont de bons journalistes. Mais elles/ils devront se plier à la ligne éditoriale de leurs médias qui, souvent, se mettent au service d’un candidat.
Alors, à quoi bon former des journalistes malgaches, me demanderez-vous ?
Parce que comme journaliste mauricien, c’est mon devoir de ne pas laisser tomber mes voisins Malgaches quand j’en ai l’occasion. Je ne peux pas détourner le regard.
Le projet Gouvernance, Paix et Stabilité (#GPS) de la Commission de l’océan Indien, financé par l’AFD – Agence Française de Développement, avec l’assistance technique European Centre for Electoral Support/ CFImedias me donne cette formidable opportunité.
Ensuite, le journalisme, quand il est bien fait, trouve toujours sa voie. Si ce n’est pas via cette génération de Malgaches, ce sera la prochaine, ou celle qui vient. J’ai confiance.
Celles et ceux présents m’ont promis qu’ils feront de leur mieux pour transmettre à leur tour ce qu’ils ont appris. Je compte sur eux pour que ce diplôme qu’ils tiennent fièrement garde du sens.
Je leur ai aussi demandé de continuer à servir les plus pauvres, ceux qui grossissent les rue de Madagascar. Servir les plus pauvres via le journalisme, leur assurer où ils le peuvent, le droit de savoir, sans baisser la tête.
Photo : Fy Andriamanandratra